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Ewilan et CIE

Livre 1 : D'un monde à l'autre, chapitre 1 : Ewilan. 3

Rédigé par Arthur Petit

Apès la tour romaine commençaient les quartiers cossus de la ville, maisons majestueuses, piscines luxueuses, clôtures en fer forgé. Camille habitait une des plus belle demeures, au coeur d'un jardin ceint de hauts murs.

Elle appuya sur le bouton du vidéo-interphone. Un voyant s'alluma et l'un des battants du portail s'ouvrit. Plongée dans ses pensées, elle remonta l'allée. Les massifs de rosiers étaient en fleurs, mais Camille les ignora. Elle poussa l'imposante porte d'entrée.

Sa mère l'attendait dans le hall.

Mme Duciel était une grande femme sèche, aux cheveux d'un blond très pâle, tirés en arrière. Elle aurait pu être jolie si elle avait appris à sourire et si son regard avait dégagé plus de chaleur. Elle était vêtue d'un tailleur strict, confectionné par un couturier de renom et se tenait droite, les mains jointes dans le dos.

- Eh bien Camille, il semble que vous ayez de réelles difficultés avec l'heure.

- ...

- Je constate qu'il est dix-huit heures quinze et que vous avez un quart d'heure de retard. Si on y ajoute les dix minutes que toute jeune fille bien élevée doit retrancher à sa ponctualité, nous arrivons presque à une demi-heure. Qu'avez-vous à dire en guise d'explication ?

Camille n'avait aucune envie de se lancer dans un combat qu'elle savait perdu d'avance. Elle préféran une fois de plus, faire le dos rond.

- Rien, madame, si ce n'est que je suis désolée.

- Bien. Au moins vous exprimez-vous sans arrogance, ce qui, malheureusement, n'est pas toujours le cas. Vous ne regarderez pas la télévision cette semaine et, de mon côté, je ne parlerai pas de cet écart à votre père. Est-ce entendu ?

- Oui madame.

- Alors vous pouvez vous retirer dans votre chambre. Le repas sera servi à dix-neuf heures trente ce soir, car votre père doit sortir.

Jugeant la conversation close, Mme Duciel se dirigea vers le salon. Camille fut soudain prise d'une envie irrésistible de provoquer cette femme qui cultivait la froideur comme d'autres les bégonias.

- Vous ne voulez pas savoir ce que j'ai fait aujourd'hui ?

Mme Duciel ne se retourna même pas.

- Et si vous appreniez que je ne suis pas allée en classe ?

Mme Duciel s'immobilisa et posa une main sur une fragile commode. Elle tourna lentement la tête vers Camille et lui jeta un long regard scrutateur.

- Je serais, nous serions, très déçus. Nous vous avons beaucoup donné, Camille, soyez donc toujours attentive à vous rappeler vos devoirs. Mais cela n'était qu'une boutade, bien entendu ?

- Bien entendu, affirma Camille avec son plus charmant sourire, et maladroite je le crains...

- Ce n'est rien, allez maintenant.

Camille gagna sa chambre en se demandant pour la millième fois si cette femme qui se prétendait sa mère éprouvait pour elle la moindre affection.

Elle ne se remémorait rien de ses parents, ni de sa petite enfance.

Elle avait appris que les premiers souvenirs conscients d'une personne datent en général de sa troisième année. Or elle ne se rappelait rien avant ses six ans.

Son premier souvenir était par contre très net. Elle revoyait d'une manière précise le bureau du juge qui accordait sa garde à M. et Mme Duciel, ses parents adoptifs. Elle se souvenait de ce qui avait été dit ce jour_là, comme elle se rappelait parfaitement ce qu'elle avait vu, entendu ou lu depuis.

Mais elle avait beau chercher, nulle part dans ses souvenirs il n'y avait trace d'un geste d'amour des Duciel envers elle.

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